Bonjour,
Depuis maintenant 14 jours, le gouvernement américain est paralysé faute de trouver une entente pour le relèvement de la dette. Pour le moment, il semblerait que nous pourrions battre le record de 2018, alors que le gouvernement avait été paralysé pendant 35 jours. Qui dit paralysie, dit absence de rapports importants comme le bilan mensuel d’offre et de demande qui aurait dû être publié la semaine dernière. On navigue à l’aveugle présentement. Plusieurs analystes pensent que les rendements dans le maïs sont surestimés, mais qui pourrait les contredire dans un tel contexte. Certains affirment que les Chinois pourraient profiter de l’absence de rapports sur les exportations pour faire quelques emplettes aux États-Unis en soya sans faire monter les prix. Officiellement, la Chine est toujours absente du carnet de commandes des exportateurs américains. Comme vous pouvez le voir beaucoup de questions mais peu de réponses claires. La conséquence de tout ceci, une possible volatilité accrue sur les marchés aux grés des rumeurs et espoir.
La semaine dernière je suis tombé sur un article plutôt intéressant sur la capacité d’entreposage des grains chez nos voisins. Lorsque l’on prend les 12 états les plus importants en termes de production de maïs, il y avait une capacité excédentaire de 9.2 millions de tonnes l’an dernier. Cette année, en considérant les derniers chiffres de l’USDA, ces mêmes 12 états accuseraient un déficit d’entreposage de 35.5 millions de tonnes. On ajoute à cela un niveau d’eau très bas du fleuve Mississipi rendant les coûts de transport plus chers et plus lents vers les marchés d’exportation, il risque d’y avoir une forte pression sur les prix dans les prochaines semaines. De plus, comme la Chine est absente des carnets de commandes, les acheteurs ne veulent pas se commettre dans le soya faisant ainsi baisser les prix offerts et forçant ainsi les producteurs à entreposer le soya à la ferme limitant l’espace pour le maïs. On risque de voir des montagnes de maïs dans les centres de grains au cours des prochaines semaines. Tout ça pour dire que ça pourrait peut-être nous aider à acheter du maïs américain à des prix intéressants au cours de l’automne et l’hiver. Dossier à suivre….
Plus près de nous, tout le monde est assis dans sa chaise (acheteurs et vendeurs) et nous sommes en mode observation. D’un côté, les producteurs de maïs locaux ne sont pas très vendeurs comme en témoignent les déclarations de vente sur le site des producteurs de grains du Québec. De l’autre côté, les acheteurs ne veulent pas se faire prendre avec du maïs américain trop cher si au final la récolte au Québec est moins pire que les anticipations actuelles faisant ainsi baisser les prix. Un beau jeu du chat et de la souris.
Le prix du tourteau de soya continue d’être intéressant, nous sommes actuellement sur les creux de prix des 5 dernières années comme en témoigne le graphique plus bas. Toutefois, les bases se sont raffermies et le huard a perdu quelques plumes depuis une semaine annulant ainsi la récente baisse de prix et plus.
Contrat tourteau de soya – Décembre 2025
Dans le porc, il semblerait que la tendance saisonnière s’est installée provoquant une baisse de prix sur le marché au comptant et par la bande sur le marché à terme. Somme toute, le contexte demeure tout de même plutôt positif avec des abattages qui se maintiennent sous les niveaux de l’an dernier et une demande domestique robuste. Est-ce que les frasques de M. Trump pourraient être en cause pour expliquer cette baisse de marché ? Un jour, il dit qu’il y aura une entente avec la Chine à la fin du mois et le lendemain c’est une menace d’appliquer 100% de tarifs sur les importations chinoises. L’incertitude ne sert pas bien les marchés. Quand on se tourne du côté du bœuf, la valeur des contrats sur le marché à terme continue de fracasser des records ce qui devrait apporter un soutien à la valeur des contrats dans le porc.
Contrat de porc – Décembre 2025
Si vous avez des questions ou des commentaires, n’hésitez surtout pas.
Merci et bonne fin de journée !
Eric Fournier, agr.
Directeur département grains et commodités
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