Bonjour,
Depuis la parution du rapport d’août d’offre et de demande mensuel de l’USDA, le marché à terme du maïs tend à se raffermir. Ça signifie que le marché pense que l’estimation de 188.8 bu/acre est probablement au-dessus du chiffre réel et final. Actuellement on parle de sécheresse sur certains secteurs, de maladie et d’une bonne demande pour le marché d’exportation pour justifier cette hausse. Pour ce dernier argument, l’USDA prévoit déjà une hausse des exportations du côté de la demande de nouvelle récolte. La prochaine mise à jour sera de son bilan mensuel sera publié ce vendredi 12 septembre à 12h00, nous aurons peut-être quelques réponses à toutes ces questions. Toutefois, si les rendements devaient être révisés à la baisse vous comprendrez que cette dernière est déjà dans la valeur actuelle des contrats à terme à la bourse de Chicago, donc ce ne sera pas un facteur important pour tirer les vers le haut.
Maïs décembre 2025

La pression sur le prix du maïs américain pourrait arriver du côté du soya et je m’explique. Au cours des dernières années, les chinois ont acheté environ 25% de la récolte américaines de soya. À l’aube de la récolte les chinois n’ont rien acheté, il n’y a absolument rien dans les carnets de commandes des exportateurs américains. Historiquement, une bonne partie de la récolte de soya est vendue et livrée dans les semaines ou quelques mois suivants la période de la récolte. Si la Chine n’achète rien dans les semaines à venir il faudra entreposer ce soya. Vous vous demandez maintenant quel est le lien avec le maïs ? À la récolte, il faudra prendre en charge tout près de 50 millions de tonnes de plus que l’an dernier, ça fait quelques silos… On ajoute à cela le soya invendu, on pourrait se retrouver avec un goulot d’étranglement important qui ferait assurément pression sur les prix. Nous serons fixés dans quelques semaines.
Plus près de nous Statistiques Canada a mis à jour ses estimations de récolte pour l’ensemble du pays. Je me suis attardé au maïs et au soya. La récolte de maïs au Québec s’établirait à 3.46 millions de tonnes, un chiffre assez surprenant compte tenu des conditions actuelles au niveau de la province. On parle plus d’une récolte à 3 millions de tonnes mais laissons la chance aux coureurs mais dans un tel scénario les prix du maïs pourraient connaitre une pression à la baisse et je pèse mes mots. De son côté, l’Ontario connaitrait une récolte plus grosse que l’an dernier à 9.9 millions de tonnes, est-ce encore là une valeur surévaluée ? Un fait demeure, les deux sources d’approvisionnement en maïs que sont l’Ontario et les États-Unis auront des récoltes importantes mettant le couvercle sur la marmite des prix au Québec. En passant pour ceux qui ne serait pas au courant on roule déjà sur le maïs US actuellement.

Un coup d’œil maintenant du côté du porc. Même si nous observons une légère tendance à la baisse, les niveaux de prix actuels restent historiquement élevés. Chez nos voisins au sud de la frontière la demande reste bonne et surtout la croissance de la production qui demeure dans le rouge. Malgré ces chiffres, l’USDA s’attend à ce que la production termine à tout fin pratique la même que l’an dernier. On peut en douter car il n’y a actuellement aucun signe de reprise et c’est une des principales raisons pour laquelle les prix demeurent élevés. Rien n’indique pour le moment que les éleveurs américains soient passés en mode croissance et le marché à terme pour l’été prochain est passé au-dessus du 1$US/lbs.

Ce matin, un attaché de l’USDA en Chine publiait ses prévisions de production de porc pour cette année et l’an prochain. Un mot, stabilité même si les chiffres donnent le vertige. La production demeure autour des 703 millions de têtes et non ce n’est pas une erreur de frappe. Le chiffre qui nous intéresse le plus dans ce tableau c’est le volume d’importation qui devrait rester à stable à 1.3 millions de tonnes. Sur ce marché c’est le Brésil qui gruge des parts de marché aux autres exportateurs année après année.

Somme toute, le contexte dans le porc demeure favorable pour le moment avec un prix payé plus qu’intéressant et un coût d’intrant plutôt stable et qui devrait le rester compte tenu de l’abondance mondiale de maïs et de soya. En bonus, le marché à terme semble vouloir nous donner un coup de main pour aller protéger une partie de ces marges positives.
Si vous avez des questions ou des commentaires n’hésitez surtout pas.
Merci et bonne fin de journée !
Eric Fournier agr.
Directeur département grains et commodités
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