Bonjour,
Alors que la récolte bat son plein chez nos voisins au sud de la frontière, l’USDA publiait hier les stocks de grains au 1er septembre. Ce sont ces valeurs qui donnent les stocks de fin de la précédente campagne et par le fait même les stocks de début de la présente campagne qui débute. Une petite surprise attendait le marché du côté du maïs avec des inventaires de 1.53 milliards de boisseaux. La dernière estimation de l’USDA situait les stocks de fin à 1.325 milliards de boisseaux et c’est une valeur près des estimations du marché. Conséquence, on gonfle les inventaires américains de maïs de 200 millions de boisseaux supplémentaires sur une récolte jamais vue sur le sol américain. À mon avis, le tapis vient de glisser sous les pieds de ceux qui espéraient un rendement moindre pour faire reculer les stocks, les 200 millions de boisseaux de plus représentent 2.3 bu/acre de marge de manœuvre supplémentaire.
Pour le soya, les inventaires sont sortis très près des estimations de l’USDA et du marché à 316 millions de boisseaux donc peu de vagues de ce côté. Toutefois, ce qui inquiète le marché dans le soya ce sont les ventes à l’exportation du côté de la Chine alors que cette dernière continue à bouder le soya américain. Elle est toujours officiellement absente du carnet de commandes. Je vous rappelle que les chinois achètent environ 25% de la récolte américaine. Pour en ajouter une couche, l’Argentine a réduit ses droits de douanes à l’exportation sur le soya pour faciliter les ventes vers la Chine, et ce, même aux détriments de ses triturateurs locaux qui manquent de matières premières. L’Argentine est l’exportateur numéro 1 de tourteau de soya. Depuis 2018, lors du premier conflit commercial, la Chine a profité de la croissance de la production au Brésil pour réduire ses achats américains, comme quoi les effets négatifs d’une guerre commerciale se font souvent sentir plus à long terme et non à court terme. Les nouveaux canaux commerciaux ainsi créés sont difficiles à défaire. Ce sont en grande partie les politiques américaines qui ont causé tout cela.
Restons dans le thème du soya pour jeter un coup d’œil du côté des prix dans le tourteau de soya. Depuis la remontée des prix en début d’août, la valeur des contrats à terme est sur une tendance à la baisse, si bien que nous actuellement sur les creux de l’été comme vous pouvez le voir sur le graphique. Les prix moyens pour la prochaine année (novembre 2025 à septembre 2026) sont repassés sous la barre des 500 $/TM.
Tourteau de soya
Maintenant, dans le porc, l’USDA a publié à la fin de la semaine dernière son rapport trimestriel sur l’état des inventaires de porcs sur son territoire. Et bien, beaucoup de rouge dans ce tableau qui s’est traduit vendredi matin par beaucoup de vert sur le marché à terme. Avec le marché actuellement favorable depuis plusieurs mois sur le marché américain, les observateurs s’attendaient à un début d’expansion du troupeau, et bien non, nous sommes toujours en recul tant du côté du cheptel reproducteur que commercial. Seule valeur qui est toujours en progression, le nombre de porcelets sevrés par truie qui franchi une nouvelle marque à 11.82 au cours du dernier trimestre. Avec un nombre de truies en baisse de 1.8%, le gain de productivité ne suffit pas pour relancer la croissance. Un fait plutôt étonnant, depuis lundi la valeur des contrats à terme ne cesse de reculer malgré des chiffres qui auraient dû renforcer les niveaux de prix actuels. Prise de profit de fin de mois de la part des spéculateurs qui détiennent une position acheteur record ?
L’estimation de la marge sur coût d’alimentation continue évidemment de progresser avec la hausse du marché à terme. Pour la période d’octobre 2025 à septembre 2026, l’estimation de la marge sur le coût d’alimentation est à 98.95 $/100 kg comparativement à 95.62 $/100 kg un an avant. Même si tout semble en place pour le moment pour que la prochaine année soit semblable à celle que nous vivons présentement, ne soyons pas trop complaisants et prenons quelques mesures pour protéger les niveaux actuels car on ne sait jamais ce que nous réserve demain.
Si vous avez des questions ou des commentaires n’hésitez surtout pas.
Merci et bonne fin de journée !
Eric Fournier, agr.
Directeur département grains et commodités
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