Bonjour,
La semaine dernière se tenait la Pro Farmer Crop tour chez nos voisins au sud de la frontière et la Tournée des Grandes Cultures chez-nous. On peut dire que chacun des 2 tours se sont conclus avec des résultats bien différents alors que sur le territoire américain les conditions quasi optimales depuis le début de la saison, ici c’est tout le contraire avec Dame Nature qui ne semble pas vouloir collaborer cette année jetant son grain de sel à chaque phase importante de croissance. Trop d’eau lors des semis et trop sec en pleine pollinisation et remplissage des grains.
Dans un premier temps regardons du côté américain on se confirme une récolte record dans le maïs et le soya en termes de rendements. Toutefois comme c’est souvent le cas, les estimations de rendement sont sorties sous la dernière estimation de l’USDA. Je vous dirais qu’au cours des 10 dernières années l’estimation de l’USDA a terminé plus près du chiffre final que le Crop Tour. Est-ce que le scénario se répétera encore une fois cette année ? L’estimation finale du tour dans le maïs est record à 182.7 bu/acre contre 188.8 bu/acre pour l’USDA. C’est un écart de plus de 500 millions de boisseaux sur la taille de la récolte et c’est ce qui semble tirer vers le haut la valeur des contrats à terme sur le marché à Chicago. Pour le soya, le résultat final se retrouve bien plus près de celui de l’USDA à 53.0 bu/acre contre 53.6 bu/acre mais toujours dessous. Dans les cas, on annonce une récolte monstre surtout dans le maïs donc les chances d’une envolée importante des prix demeure tout de même limitée pour le moment.
Au Québec, sans surprise le mot qui revient le plus souvent c’est variabilité rendant d’autant plus difficile une estimation précise. Quand on parle de variabilité on passe par le stade de croissance (retard important), variabilité d’un champ à l’autre et dans le même champ. Au final, l’estimation de la Tournée des Grandes Cultures pour le maïs une récolte autour de 3 millions de tonnes cette année contre 3.7 millions de tonnes l’an dernier. Clairement, le manque à gagner devra provenir des importations soit de l’Ontario ou des États-Unis. En d’autres mots ce seront les valeurs de remplacement qui dicteront les prix dans la prochaine année. Dans un tel scénario ça signifie des prix plus chers mais heureusement l’Ontario devrait avoir une récolte respectable et nos voisins américains une récolte record et de loin du précédent record. Donc les prix devraient demeurer à un niveau tolérable. Pour vous donner une idée, présentement nous livrons du maïs US au même prix que le local et il tend même à passer sous les valeurs locales. À méditer…
Dans le porc maintenant, voici quelques données de Statistiques Canada que je trouvais intéressantes à vous partager. Au Canada depuis le début de 2025, la production de porcs affiche une hausse de 3.2% soit 3% en nombre de têtes et 0.2% en augmentation du poids carcasse. Le Québec affiche la plus forte croissance annuelle de la production au pays à 4.8% suivi par l’Ontario à 4.1%. Du même souffle, le nombre de truies à prendre le chemin de l’abattoir est en baisse de 18.2% pour l’Est du pays et en hausse de 19.2% pour l’Ouest. Le nombre de truies à traverser la frontière pour être abattues est en baisse de 13.3%. Les exportations canadiennes sont en hausse de 3.9% pour le premier semestre et sans surprise que celles à destination des États-Unis aient reculé de 10.8%, ça demeure tout de même notre principal client suivi de très près par le Japon.
Sur le marché à terme, les contrats à terme demeurent à des valeurs au-dessus des moyennes des dernières années. Bien que le marché reste prudent avec une anticipation de baisse de prix pour cet hiver, l’optimisme demeure. Le nombre de porcs abattus aux États-Unis demeurent bien en deçà de ce qui était attendu à -2.2%. À mon avis, tant et aussi longtemps que le nombre de porcs abattus demeurera sous les estimations le marché à terme devrait tenir le coup. Bien que les marges de 2026 soient d’environ 10 $/100 kg sous celles de 2025, ça demeure un niveau de prix au-dessus des moyennes et qui devrait offrir des marges positives.
Si vous avez des questions ou des commentaires n’hésitez surtout pas.
Merci et bonne fin de journée !
Eric Fournier agr.
Directeur département grains et commodités
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