Topo des marchés 6 juin 2025

Bonjour,

Lentement mais sûrement, les travaux de semis aux champs avancent si bien que les semis de maïs au Québec seraient à toute fin pratique complétés et plus de la moitié du soya également. Comme les conditions n’étaient pas optimum dans certains cas, est-ce qu’il faudra ressemer ou y aura-t-il des pertes de rendements ? Ça reste à voir dans les prochaines semaines. En ce qui concerne l’ancienne récolte de maïs, elle est de plus en plus à trouver ou je devrais dire à acheter. Dans le contexte actuel, les producteurs avec des inventaires sont sur les lignes de côtés en espérant de meilleur prix plus tard cet été. Pour résumé, les prix sont très fermes dans les derniers temps.

Toutefois, petite surprise cette semaine, on parle d’importation de maïs US pour la période estivale avec des offres fermes de certains fournisseurs. Sans être le bargain du siècle, les prix offerts ne sont pas si loin des valeurs actuelles du marché local. La réflexion est la suivante, le prix du maïs cet été a déjà une valeur plafond soit celle de l’importation. En guise de rappel, il y a 2 ans nous avions vécu un scénario semblable alors que le maïs de l’Ontario avait envahi le marché québécois ayant pour conséquence de faire plier les prix en fin de campagne. Nous avions payé le maïs cher en août et septembre qu’à la récolte suivante. Je ne suis pas en train de vous dire que ce scénario va nécessairement se répéter mais ça demeure une hypothèse possible dans le contexte actuel. Une chose est sûre, au niveau de prix actuel, le prix du maïs québécois n’est clairement plus compétitif sur le marché d’exportation. Tout cela en supposant que M. Carney n’impose pas de tarifs sur les importations de maïs américain. Beaucoup de si et de peut-être… il n’y en aura pas de facile.

Dans le porc, le scénario attendu se réalise avec une flambée de la valeur des contrats à terme après un coup de mou au cours du printemps. Toutefois, comme vous pouvez le voir sur le graphique suivant, les prix en $CAD n’ont pas dépassé les sommets atteint au cours de l’hiver. La raison est fort simple, la force du dollar canadien. La ligne bleue est la valeur du contrat à terme de juillet 2025 et la rose le $CAD. En combinant la valeur du dollar de février autour des 0.69 $US avec la valeur du contrat de juillet d’aujourd’hui ce serait un nouveau sommet à 315 $/100 kg au lieu du 290 $/100 kg actuel. Donc d’un côté le prix du porc est excellent mais le $CAD est un frein présentement pour de nouveaux sommets.

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La marge estimée sur le coût d’alimentation se porte plutôt bien pour 2025 à 90.99 $/100 kg. Même celle des 5 premiers mois de 2026 vient de rattraper celle de cette année avec une valeur d’environ 81.00 $/100 kg. Pour l’instant les perspectives sont bonnes pour le secteur alors que les stocks de viandes congelées aux États-Unis sont à des creux historiques et que la demande tant du consommateur américain que l’acheteur étranger demeurent excellente. Depuis l’apaisement dans la guerre des tarifs avec la Chine, cette dernière est de retour sur le marché américain dans ses approvisionnements en porc. Même si l’optimisme semble régner, nous ne sommes qu’à une frasque de la part du locataire de la Maison Blanche pour que tout s’écroule. Donc la prudence est de mise et la période actuelle propice pour se protéger contre toutes ces fluctuations possibles.

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Si vous avez des questions ou des commentaires n’hésitez surtout pas.

Merci et bonne fin de semaine !

Eric Fournier agr.

Directeur département grains et commodités

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